Librairie Alexis Noqué
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LITTRÉ, Émile. Autograph letter signed “E. Littré”, to an unnamed correspondent.
Bordeaux, 18 February 1871.
4 pp., 8vo (170 × 105 mm).
A substantial and powerful letter, written just two weeks after the end of the Franco–Prussian War, in which Littré recounts the upheavals of the moment: his displacement to Bordeaux, Gambetta’s intervention, his reluctant entry into the new Assembly, and the personal suffering endured during the collapse of France.
He opens with palpable relief on learning that his correspondent has survived the siege: “Enfin je sais que vous avez échappé aux périls et aux souffrances… si l’on peut donner le nom de satisfaction à ce que l’on éprouve en ces horribles temps.”
He then updates him on Mme Comte, explaining that the postal links between Bordeaux and the Seine-Inférieure are still disrupted.
Littré describes the political circumstances that have carried him unexpectedly to Bordeaux. When the Government of National Defence moved first to Tours, he offered his services—“tout ce qu’un vieillard pourrait faire”—and Gambetta replied warmly, though initially without any official assignment. Later, Gambetta appointed him Professor of History at the temporarily relocated École Polytechnique in Bordeaux, obliging Littré to uproot his family and settle far from Paris.
From there, he reflects sombrely on the mandate he has just received from Parisians in the February elections: “ce mandat est un fardeau bien lourd… l’avenir reste obscur et menaçant.” Yet he insists he cannot abandon the responsibilities placed upon him.
The letter closes on an intimate and affecting note: “Je souffre horriblement… le chagrin ne tue pas, c’est que je ne suis pas mort.”
"Cher Monsieur
Je pensais continuellement à vous. Enfin je sais que vous avez échappé aux périls et aux souffrances. Ce n'est rien [?] satisfaction, si l'on peut donner le nous de satisfaction à ce que l'on éprouve en ces horribles temps.
Je vous remercie des nouvelles de Mme Comte. Je n'en ai pas eu depuis l'[?] de Rouen. Les communications postales ne sont pas encore rétablies entre Bordeaux et la Seine-inférieure. Quand elles seront rétablies, je lui écrirai.
Quand la délégation du gouvernement arriva à Tours, je me mis à la Déposition pour quoi qui le fût qu'un vieillard pourrait faire M. Gambetta me répondit par une excellente lettre ; mais, [?], on ne m'envoya pas. Toutefois, au commencement si j'envie -, M. Gambetta me nomma, professeur d'histoire à l'Ecole polytechnique provisoirement établie à Bordeaux. Un homme doit tenir sa parole.
Je la tiens, en effet, et je me rendis à Bordeaux de Saint-Brienne, avec ma femme et ma fille. C'est à cette façon que je me suis trouvé dans cette ville loin des élections.
J'ai analysé le mandat que m'ont donné les Parisiens, et je siège à l'assemblée, ne croyant pas qu'en [?] on puisse [?] - un fardeau, quel qu'il soit. Et, pour moi, ce mandat est un fardeau bien lourd. L'avenir reste toujours obscur et menaçant ; [?] pas quitter le poste que l'on m'assigne.
Vous, vous n'avez pas les mêmes [?] que mon [?] ( vous en France, où irez-vous chercher un ciel meilleur ? En tout cas, nous nous reverrons, et nous aurons ensemble des entretiens.
Quand à mon état, je ne suis pas malade, mais je souffre horriblement ; et, pour tout Dire, la preuve le chagrin ne tue pas, c'est que je ne suis pas mort.
Je vous serre la main, et à tous nos amis. J'ai vu M. Massol, je n'ai pas vu M. Castelnau.
E. Littré".
A clean, well-preserved example.
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