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Librairie Alexis Noqué

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André Gide

Autograph manuscript, Gide on Nietzsche

Autograph manuscript, Gide on Nietzsche

1918

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GIDE, André (1869–1951), Autograph Manuscript, extracted from the Journal (pp. 664–666), text gathered among the undated leaves for the year 1918, on Nietzsche, [1918].

2 pages in-4 (260 × 207 mm).

A dense and penetrating reflection on Nietzsche, in which Gide defends and rehabilitates the philosopher against contemporary detractors and meditates on the relationship between inner imbalance and reforming genius.

Responding to recent critiques of Nietzsche, Gide rejects what he sees as a reductive approach that seeks to invalidate a thinker by invoking his physiological or psychological fragilities. He argues that great intellectual upheavals and every true “transmutation of values” arise from an inner disequilibrium, a state of tension that obliges the reformer to reconfigure the world’s meanings in order to re-establish coherence within himself. Suffering and imbalance become the catalysts of new systems of thought, rather than the shadows that discredit them.

Gide insists that one cannot dismiss the value of Nietzsche’s ideas by pointing to his illness. On the contrary, the philosopher’s madness becomes, paradoxically, the “mark of his authentic greatness”, the sign of the extraordinary pressure under which his creative work was forged. Gide places Nietzsche within a lineage of figures whose transformative visions were inseparable from an inner rupture, invoking Socrates, Saint Paul, Rousseau, Luther, Dostoevsky and Mahomet. Each, he suggests, would provide ample material for critics who delight in finding defects, yet it is precisely from such “provocations” that humanity’s great re-evaluations have arisen.

"Je n'ai pas lu le livre de M. V. de Pallarès contre Nietzsche, mais dans "la coopération des Idées", à propos de ce livre, quelques pages de M. f. Deferme, qui l'approuve - tout en se demandant d'abord si Nietzsche a suffisamment d'importance pour que cela vaille encore la peine d'en parler.
"Pour bien apprécier l'oeuvre de Nietzsche, il faut savoir ce que fait l'homme. M. de Pallarès nous montre donc Nietszche enfant prodigue (ou prodige ?) disciple de Schopenhauer et de Naguer, critique se tourant avec ferveur contre un maître, contre son ami d'hier, souffrant de tous ses nerfs, mégalomane, évangéliste, Jara illustre, puis sombrant dans la démence complète douze ans avant de mourir. Impulsif, instable, obsédé, neurasthénique, pharmacomane, ce fait un faiuble et un [?]. C'est pourquoi il ne parle que de ce qui lui manque surtout : la force et la volonté." 
C'est l'accusation où j'étais au Crucifié : "Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même !" Je la reconnais. Je ne rapproche pas ici le Christ, de Nietzsche [encore que M. Biret Sanglot nous ait démontré naguère que le Nazarien n'était lui aussi qu'un malade et qu'un fou] ; je rapproche seulement cette accusation qu'on leur lance et qui procède exactement de la même incompréhension. Il est d'usage à notre époque de chercher aux moments de la pensée une cause physiologique ; et que je ne dis pas qu'on ait tort ; mais je dis qu'on a tort de chercher à invalider par là la valeur propre de la pensée.
Il est naturel que toute grande réforme muséale, ce que Nietzsche appellerait toute transmutation de valeurs, sont due à un déséquilibre physiologique.
Dans le bien être la pensée se repose et tant que l'être des choses la satisfait, la pensée ne peut se proposer de la changer. (J'entends : l'état-[?], car pour l'extérieur, ou social le mobile du réformateur est tout autre ; les premiers sont des chimistes, les secours sont mécaniciens. 
A l'[?] d'une réforme il y a toujours un malaise ; le malaise souffre le réformateur est celui d'un déséquilibre intérieur. Les densités, les positions, les valeurs valables proposées différentes, et le réformateur travaille à les réaccorder ; il assure à un nouvel équilibre. Toute son oeuvre n'est qu'un essai de réorganisation selon sa raison, sa logique, du désordre qu'ils sont en lui ; car l'état d'insinuation d'être est intolérable. Et je ne dis pas naturellement qu'il suffise d'être déséquilibré pour devenir réformateur - mais bien que tout réformateur [texte rayé] eu d'abord un déséquilibre. Et naturellement on peut penser ensuite comme ceux-ci sans être déséquilibré soi-même ; mais c'est un état de déséquilibre qui d'abord appela ces pensées à la rescousse dont le réformateur avait besoin pour rétablir en lui l'équilibre rompu. [texte rayé]
Rousseau, sans sa folie n'aurait donné qu'un indigeste [?] ; et c'est précisément dans la folie de Nietzsche que je vois le brevet de son authentique grandeur.
Je ne sache pas qu'on puisse en trouver un seul, de ceux qui proposèrent à l'humanité des nouvelles évaluations, en qui M. Dinets-Sanglets ne puissent découvrir, et avec raison, ce qu'ils appelleront, peut-être, une tare - que je veux simplement appeler ; une provocation. Socrate, Mahomet, Saint-Paul, Rousseau, Dostoïevsky, Luther - Que M. Dinet-Sangle les énumère qu'il m'en propose d'autres encore : il n'en est pas un d'eux encore en reconnaîtrai pour anormal."

Provenance Piasa, sale of 14 December 2009.

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