PROUST, Marcel (1871-1922), L.A.S. “Marcel”, [13 février 1912], Paris 5 rue Greffulhe, à Madame Charles Nathan, enveloppe.
4 pages In-8.

Lettre amicale sur ses insomnies et les médicaments. 

“Je ne t’ai pas écrit parce que j’étais sûr d’aller te voir. Et vois comme tout tourne contre moi. M'ennuyant trop après ton adorable mari et toi, je me suis résolu au lieu de prendre mon lait à prendre un médicament (véronal) que j'ignorais et qui m'avait-on dit me ferait dormir et me mettrait en état d'aller l'après-midi voir les personnes que je désirais tant voir. Or on est allé l'acheter hier soir à minuit. Je l'ai pris aussitôt. Mes reins ne peuvent plus sans doute rien supporter car non seulement cela ne m'a pas fait dormir mais une heure après j'ai été pris d'une crise à y rester. Elle semble se calmer en ce moment (trois heures de l'après-midi) Mais sentant que me lever serait impossible, je t'envoie ce petit mot de tendresse et de souvenir en attendant la prochaine visite que je vous ferai et dont je demanderai la possibilité à autre chose qu'au véronal rayé de mes papiers. Tendres baisers sur les quatre chères joues aimées”... Il ajoute qu'il a eu “un grand chagrin de la mort de Madame Crémieux.”

Mme Charles Nathan, née Laure Rodrigues-Ely, était une parente éloignée de Mme Proust, avec laquelle elle était très liée.