ZOLA, Émile. Les romanciers naturalistes.
Paris, Charpentier, 1881.

In-8 (187 x 121 mm), (3) ff., II-387 pp., (1) f.
Broché, chemise et étui moderne.

Édition originale sur papier d’édition, après 10 sur Chine et 10 sur Hollande.
Rarissime envoi autographe de l’auteur “à Guy de Maupassant / son ami / Emile Zola”.

C’est en 1872, après avoir publié et suscité le scandale politique avec “Le lendemain de la crise“ dans Le Corsaire qu’Émile Zola, dans une situation morale et financière difficile, fait la connaissance d’Ivan Tourgueniev (1818-1883). Ce dernier lui propose alors de collaborer dans la célèbre revue russe Les Messagers de l’Europe. 
Il publie une partie de ses articles dans Le Roman expérimental (1880) mais décide rapidement de le publier en un seul volume dans l’ouvrage ci-présent afin d’en “donner une histoire du roman naturaliste [...]. Aujourd’hui seulement, elle y prend son vrai sens, sa valeur exacte.” (préface de Zola)
Publié en 1881, Les Romanciers naturalistes est le manifeste critique majeur d’Émile Zola. L’auteur y réunit des textes consacrés aux écrivains qu’il considère comme les piliers — ou les annonciateurs — du naturalisme : Balzac, Stendhal, Flaubert, les frères Goncourt, Daudet...

À travers ces portraits et ces analyses, Zola dresse la cartographie d’une nouvelle littérature, scientifique, documentaire, enracinée dans le réel. Il y affirme sa volonté de créer une école, de réunir autour de lui des écrivains qui font du roman un instrument de connaissance et de réforme sociale.
C’est donc cette œuvre qui va préciser les enjeux esthétiques du naturalisme et poser Zola en tant que chef de file de l’école éponyme.
Protégé de Gustave Flaubert (1821-1880) et révélé par Zola avec la publication de Boule de Suif dans Les soirées de Médan, Maupassant devient rapidement son plus fidèle, puis son plus talentueux compagnon d’armes. Se créé alors une complicité littéraire puisqu’il empruntera à Zola l’observation clinique des aliénations dans ses écrits, tout comme il empruntera à Flaubert la haine de la bêtise humaine.

Les envois à Guy de Maupassant sont extrêmement rares ; en 2021, un exemplaire de Nana (1880) dédicacé par Zola à Maupassant a été adjugé 32 500 $ chez Christie’s New York.
Habile restauration au dos et rousseurs éparses pour cette pièce unique de notre histoire littéraire du XIXe siècle.

Vicaire, VII, 354 ; Benhamou Noëlle. Maupassant dans le Journal des Goncourt. In: Cahiers Edmond et Jules de Goncourt n°10, 2003. Les cent ans du premier prix Goncourt. pp. 283-304.